L’année 2021 étant bien entamée, voire même musicalement déjà enterrée, les groupes visant 2022 pour relancer le semblant de carrière qu’il leur reste après 18 mois de pandémie, le groupe de punk rock toulousain Nightwatchers, débarque avec Common Crusades, leur second opus et la promesse de nous sauver l’année.
En effet, Nightwatchers présentera le 8 octobre 10 titres à l’efficacité bluffante, alliant l’énergie des origines du punk, avec une batterie vive à la Ramones et la musicalité de noms plus récents tels que Idles ou encore The Hives.
Ce deuxième album apportant son lot de nouveautés, avec un côté légèrement post punk, cold wave, le tout souligné par la manière dont le chant est installé dans chacun des morceaux. La batterie, imperturbable, déroule et rythme les morceaux sans jamais surjouer. Le mixage est équilibré, la voix semble s’insérer parfaitement au milieu de la musique dans laquelle chaque instrument trouve une place adaptée. L’ensemble semble plus aéré et mélodique que sur leur premier album.
J’ai beaucoup apprécié la façon dont sonne cet album, ça le rend facile et agréable à écouter et c’est aussi important que le fond finalement, puisque c’est la première chose que l’on perçoit. Cela doit donner envie de se plonger plus profondément dans les titres et d’aller chercher le sens des paroles et l’intention du groupe derrière.
La majorité des morceaux étant autour des 3 minutes, Common Crusades enchaîne rapidement. Les intro sont réfléchies pour un enchaînement fluide. On ressent réellement le travail et la volonté de créer un album abouti. Les riffs sont percutants, rapides, tantôt mélodiques, tantôt plus directs, la voix se fondant au milieu dans son intonation cold wave. L’ensemble est cohérent, aucun morceau ne semble moins intéressant que les autres. En ça, je n’ai que trop rarement perçu un album aussi complet sur l’ensemble de ses titres. Dans un style légèrement différent, mais en terme de punk rock français, je n’avais pas autant apprécié dans son ensemble, un disque, depuis Accident n°7 de Justin(e) (ndlr clairement une référence du punk rock hexagonal pour le rédacteur).
Voilà c’est fait, la forme nous donne envie de creuser à fond. A l’instar de leur premier album La Paix ou Le Sable, les textes de Common Crusades s’attachent particulièrement à dénoncer les pratiques violentes de l’Etat colonialiste français. Alors que les paroles de La Paix Ou Le Sable soulignaient cela en se basant sur 2 livres historiques écrits dans le but de sensibiliser à la violence coloniale de la France, Common Crusades s’intéresse aux séquelles de cette période. Tous les textes sont basés sur des discours ou des écrits de personnalités ayant joué un rôle dans le processus de colonisation. L’album est partagé entre 2 faces, sur la Face A, les textes s’orientent sur la période de colonisation de l’Algérie, tandis que la Face B pose un regard plus actuel.
Pour conclure, Nightwatchers allie donc une forme particulièrement réussie à un fond tout autant engagé, le tout propulsant Common Crusades au stade d’album à écouter absolument. Je le conseille à toutes personnes amateurs de punk rock cherchant le truc en plus. Je dois bien avouer que c’est définitivement mon album préféré de 2021 et possiblement l’un de mes albums de punk rock français favoris, toutes périodes confondues.
Bravo et surtout merci à fond pour ça.
Les gros coups de coeur de Common Crusades :
The White Fathers +++++
1905 & The Muslim exception +++
A not So Secular State Culturalism +++
The Phantom Menace ++++
G. Kepel President Whisperer ++++++++
Dismissed ++++
Oui j’ai mis la moitié de l’album, et alors ? C’est ma chronique, je fais ce que je veux. Et puis si jamais tu n’avais pas encore compris, j’aurais clairement pu toutes les mettre.