La sortie d’un album de la bande à Eric Peterson est toujours un évènement pour tous les chevelus encornés de la planète métal. Et même si mes cheveux se sont faits la malle depuis longtemps, à l’instar d’un Kerry King, j’ai toujours cette oreille qui frissonne à l’annonce d’un nouvel opus des légendaires Testament.
28 Octobre 2016, la date est tombée. Je m’attarde un peu sur la pochette du skeud… Orange, du serpent, des squelettes, ok, il s’agit bien d’un album de Thrash avec son Testament en béton sur le dessus… Je ne vais donc pas déroger à mon habitude, (au bout de deux chroniques, on parle déjà d’habitude) et vais découvrir en même temps que ma plume les 10 morceaux qui constituent cette 11ème galette (Bzh powa) intitulée « Brotherhood Of The Snake ». appuyons donc sur play…
01- Brotherhood Of The Snake:
Ca charge direct, intro tranchante à souhait ! Puis le rift du couplet nous submerge en autant de vagues métalliques idéales pour un headbang lourd , lent, chevelu (encore). Le refrain nous balance une bonne baffe sans discontinuer. 2″42, on passe le coton avec une partie mélodique alternant les coups de marteau vocaux qui cloutent définitivement la fin de ce premier titre à la production vraiment impeccable.
02- The Pale King:
Gene Hoglan, qui fait partie de mes batteurs favoris dans notre galaxie métallique, imprime d’entrée son jeu imparable soutenant encore des rffs diaboliques. Nous sommes dans la grande tradition heavy thrash sur ce morceau, très mélodique et puissant, avec des virgules qui sentent le circle pit poussiéreux et la sueur, puis les parties vocales épiques, un pré solo avec une partie parlée… La virtuosité mélodique des solos fait toujours son effet, même si la fin arrive un peu comme un cheveu (serait ce une chronique capillaire ???) sur la soupe je trouve. Mais encore une fois, ce n’est que mon impression, tout comme cette chronique. Bon bah… morceau suivant (mais c’était quoi cette fin??….)
03- Stronghold:
Du mid tempo comme on aime, on a envie de chanter tous ensemble les paroles de ce titre. Sur les parties instrus , scander les sempiternels « hey ! hey! hey! » tant le morceau semble nous appeler ! Taillé pour le live quoi…. Le solo qui arrive au milieu du morceau est simplement brillant !!!! On s’envole dessus ! Le chant reprend et le groupe s’emploie à nous entrainer dans un mouvement spontané de hachage de caboche. Un titre de 4″ qui passe extrêmement vite, comme un bon film de Kubrick (tu mets le titre que tu veux) qui dure 3h et qui nous parait 1h…
04- Seven Seals:
Cette intro est thrashissime, rifts encore une fois parfaitement construits. Le chant mordant arrive sur un toboggan guitaristique. Je retrouve l’ambiance que j’ai toujours adoré dans les albums de thrash de ces groupes comme Testament ou Exodus, c’est super mélodique et sans concession. 2″50, ça démembre tellement c’est tranchant, effet parfaitement maitrisé. On se repose le temps de quelques mesures et voilà le solo qui nous traverse la tête de droite à gauche et de gauche à droite, littéralement 🙂 Nous arrivons au dernier quart du morceau, le chant reste tranchant, les envolées guitaristiques s’ajoutent donnant la sensation de légèreté alors que la section rythmique s’emploie à battre le fer. La fin du morceau est… courte. Ok. Bon morceau également, le plus long de l’album puisqu’il affiche 5″38 au compteur.
05- Born In A Rut:
Intro tout d’abord posée…mais heureusement le headbang arrive rapidement !!! AH non… ca retombe avec le couplet, j’avoue être surpris…ce morceau ne semble pas vouloir décoller… non il ne veut pas, bon… c’est gentillet, les fans de thrash old school ricain bien pêchu vont, je pense, s’ennuyer un peu. Ce titre est presque trop convenu. C’est encore une opinion perso, mais connaissant bien l’oeuvre de Testament, on n’a pas vraiment envie qu’ils se calment. On ne peut pas non plus dire que ce titre soit mauvais, ça serait injuste et faire preuve d’idiotie, mais j’ai hâte qu’il se finisse… AH bah voilà…Allez, next !
06- Centuries Of Suffering:
Retour au thrash !!! AAAAAH ENFIN !!! C’est nerveux, énervé d’entrée de jeu, frénétique même. On a envie de prendre sa pelle électrique et d’apprendre ce morceau ! LE refrain est bien énervé ! LA voix descend bien dans les graviers !!!! 2″ : la vague de Napalm arrive…. elle ne va pas nous laisser de répit, le solo accompagne tout ça avec maestria. On arrive à la fin avec son rift de folie qui précède un refrain qui nous achève. Une très bonne fin !
07- Black Jack:
Un bon titre même si je ne suis pas fan des parties vocales trop « chantées » qui ramollissent le tout. Je sais… je sais… c’est l’école américaine tout ça… enfin tout de même, la musique est énormissime je trouve dommage cette différence d’énergie entre la partie vocale et les autres instruments. Surtout quand on a Chuck Billy derrière le micro, mais ne jugeons pas les choix artistiques ou respectons les… Même si bon… Hein…. Les parties twistées à la voix, pas ma tasse de thé. La fin est bien par contre.
08- Neptune’s Spear:
Un titre mid tempo comme on les aime. Enervé, mélodique, du Testament en somme ! Le premier solo arrive, court mais toujours aussi bien foutu ! retour du chant, puis second solo avec une rythmique impeccable, mention spéciale à DiGiorgio et Hoglan encore une fois. Et nous revoilà reparti pour une dernière partie endiablée comme la première, que ce rift est efficace !!! Un fondu sortant avec l’hélico nous rappelle bien les codes du style 🙂 Bonne fin donc, un de mes titres préférés (avec le premier et le 6ème) pour le moment.
09- Canna-Business:
Ce titre va vous tanner le postérieur à chaque coup de caisse claire, soyez en sûrs. Musicalement je le trouve vraiment énorme, ça se réveille enfin !!! Il était temps je dois dire, c’est l’avant dernier titre de l’album. 3″47…Un peu court, deux solos de malade tout de même. Une fin chelou mais je ne déteste pas !
10- The Number Game:
Une intro qui me fait penser à des vieux Megadeth, ça poutre bien comme il faut ! 2″ sans pause… Et attention, brisage de nuque en perspective, c’est saccadé ce break de milieu…La voix revient et bim, tu prends cher, tout s’enchaine. On s’enfonce dans une ambiance plus malsaine avec des voix plus graves encore avant d’être relevées par un solo qui nous ramène à la surface par sa construction mélodique, parfois harmonisée, et la fin accélère comme il se doit, je sens que je vais être frustré par la fin de l’album… refrain…bim fini… Hein?… Déjà?…
Un album de Testament est rarement un album décevant… Celui ci ne restera pas pour ma part un modèle du genre, je dois même avouer que je l’ai trouvé frustrant, comme je le disais, ça décolle surtout à la fin. Les deux derniers morceaux ne font pas dans la demie mesure et c’est clairement ce que j’attends du quintet ricain. Lorsque j’écoute du Testament, j’ai du mal à rester assis dans mon fauteuil, là, je n’ai eu envie de sauter partout qu’à la fin…Mais c’est peut être moi qui vieillit… peut être…va savoir 🙂 Un album à posséder tout de même, à défaut qu’il nous possède. De bons moments, une production impeccable et des musiciens toujours aussi virtuoses. Je vous souhaite une bonne écoute pour les 45 minutes qu’il dure. Vous avez mes impressions en direct, sur une première écoute, je vais sans doute découvrir plein d’autres choses intéressantes au fil du temps, je n’en doute pas, ils sont un peu les spécialistes du thrash métal ciselé et mélodique. En attendant, thrash till death !!! (oui et c’est moi avec Gene Hoglan dessous lors du festival Motocultor 2016, qu’elle est belle la photo avec le maître !)