L’an dernier le quartet français, The Necromancers, ont sortis leur 3ème album, Where the void rose. Ce dernier sera le premier avec le nouveau chanteur-guitariste du groupe, Basile. Ayant toujours été intrigué par cette bande, et étant en convalescence forcée, je me suis permis d’adresser un mail aux zikos. Et si vous avez lu le titre, vous savez qu’elle fut la réponse…
INTERVIEW:
Moi : Ok, on est avec Benjamin et Basile de Necromancers. Première question, les gars, et pour moi c’est la plus importante : Comment vous allez ?
Basile : Ca va bien !
Benjamin : Ca va aussi. On se remet de la tournée. On commence à rattraper le sommeil. On est tous tombé malade, par contre. Tu sais les p’tits contre-coup… On essaie tous en forme au début de la tournée, puis, évidemment, au bout d’un moment, le corps lâche, du coup, on a tous chopé la crève.
M : Durant la tournée, vous êtes passés par ou ?
Ben : Eh bien, on est passé par l’Allemagne, la Pologne, l’Autriche, la République Tchèque, la Suède,… Ensuite le Danemark, après ça, on est repassé par l’Allemagne et on a fini par la France.
M : Et dans tout ça, vous avez oublié le Nord de la France…
Ba : Ah non !
M : Ah bon ? Vous êtes allé ou ?
Ben : A côté de Arras
M : Ah oui, mais c’est pas le Nord a proprement parler !
Ben : Ah oui, c’est pas le Nord précis, mais pour nous Arras reste le Nord.
M : Et comment cette tournée s’est passée ?
Ba : Très bien. Ca s’est très bien déroulé : Pas d’accroc, tout le rooting était confortable. On n’a jamais eu de grande traversée. Ça restait dans des quatre ou cinq heures de route. C’était vraiment super bien mené. Notre booker avec qui on bosse depuis 1 an et demi, c’était sa première grosse tournée pour lui, au-delà de certaines dates qu’on a eu avant. Et c’est un sans faute.
M : Une date qui vous a particulièrement marquée ?
Ba : Paris. J’sais pas pour toi, Ben…
Ben : Ouais, Paris aussi. C’était fou : La salle était remplie, les gens criaient, sautaient, pogotaient, ils savaient chanter les paroles par cœur… C’était un super concert
Ba : Y’en a eu d’autres très chouettes, hein. Le début, en Pologne, était super bien. De très bons souvenirs à Copenhague, la Suède aussi. On était sur des bonnes dates, avec des publics super communicatifs, de supers accueils… Mais Paris… y’avait cet effet « Retour à la maison », quoi.
M : D’autres dates de prévues ?
Ba : On est à Barcelone dans 3 jours pour un festival. Et après, ça va être surtout de la production. On espère quand même repartir sur les routes assez vite. Mais ouais, entre-temps, ça va être surtout de travailler sur le nouveau bébé.
Ben : On travaille dessus, mais pour le moment c’est encore à l’état de gestation. On a de la matière à plus savoir qu’en faire. Mais on va mettre tout ça en commun, histoire de trouver la forme, la ligne directrice.
M : La date de création du groupe ?
Ben : Alors là… ca devait être en 2015, 2016… dans ses eaux là
M : Dans ce laps de temps, vous avez pu faire des dates assez colossales, notamment le Hellfest 2019. Qu’avez vous pensé de cette expérience ?
Ben : C’est, évidemment, une des plus belles expériences, en tant que musicien. Jouer devant autant de personnes à 10h30 du mat’, c’est pas une occasion qui se présente tous les jours. Y’avait des gens qui nous découvraient mais aussi d’autres qui étaient là pour nous et c’était super gratifiant. Une expérience qui me marquera toute la vie.
M : D’autres dates qui vous ont marqués ?
Ba : Ouais, parce que, pour la p’tite histoire, je n’étais pas encore dans le groupe pour la date au Hellfest. Y’en a eu pas mal, depuis que j’suis dans le groupe. Je dirais, plus récemment, au-delà de celle de la dernière tournée, y’a eu la date à Londres, en Mai, au Desert Fest, dans un vieux club mythique de Camden. C’était hyper enrichissant et cool sur plein d’aspects différents. On a dût y aller en avion avec nos guitares en soute, avec deux slips et nos pelles. C’est à peu près tout ce qu’on avait sur nous avec, en plus, deux ou trois t-shirts de Merch (Rires). Tout était super speed, mais bienveillant, là bas. Aussi que je n’étais jamais allé à Camden. Y’a beaucoup plus de club au mètre carré que d’agences d’assurance. On est arrivé dans ce truc là, c’était super cool : le bon club à l’ancienne. Y’avait 500 places, je crois, et t’as des mecs qui te disent « Ouais, y’a Bowie qui a joué là »… T’as eu aussi Clapton… T’hallucines, quoi ! On a eu des salles mythiques à Paris, mais là, t’as l’impression qu’une partie de l’histoire s’est faite là bas. Et aujourd’hui, ce genre d’endroit vivent toujours, ils font de l’indé’. Ca a été le line-check le plus rapide de notre vie : Tu te branches, le son sort et direct, on y va. Et du coup, c’était génial, car les gens étaient super réactifs. C’était hyper euphorisant. Y’a eu pas mal d’autres dates. On a eu la chance de faire pas mal de trucs qui se déroulent avec des p’tites surprises. Par exemple, avec la tournée, on a joué dans pas mal de petits lieux, qui avaient pas mal d’histoires. Tu sens qu’il y a quelque chose en plus, que c’est pas juste une simple salle de concert.
Ben : Moi, je dirais bien Le Palp, en Suisse. C’est un festival organisé sur l’année. On a joué dans une espèce de sous-catégories de ce fest, qui s’appelle la « Rocklette ». C’est sur une ou deux semaines, je crois. Y’a, en gros, 3 lieux qui sont définis, dans une vallée suisse. Donc un décor incroyable. Le premier spot, c’est devant un barrage, le deuxième est dans une grande plaine et le notre était dans une prairie à 2000 mètres d’altitude, entourée par les montagnes… c’était magnifique. En plus de ça, on a été traité comme des rois, comme en Suisse. On s’est pété le ventre avec une raclette faîtes par le chef mondial de la raclette, qui a fait des raclettes pour le pape, pour la maison blanche…. Il a payé sa part à tous les groupes
M : Des endroits ou vous aimeriez jouer ?
Ba : J’adorerais aller aux USA. Ça ne se fera peut-être jamais, mais c’est un truc qui reste dans un coin de notre tête. On a eu une grande partie de notre audience là bas. C’est notre deuxième pool après la France
Ben : Moi, y’en a plein en fait. Y’a des fests, comme le Rock in Bourlon, le Copenhell, le Motocultor,… Et après, oui, les Etats-Unis.
M : Quels sont les groupes/artistes qui vous ont influencés ? Que ça soit au niveau du groupe qu’au niveau personnel ?
Ben : Pour ma part, je suis très fan de ce qu’on pourrait appeler les groupes Mainstream. Ceux que tu peux entendre dans un film, que dès que tu entends une note, tu reconnais. Genre du Green Day, Linkin Park,… Ce genre de truc. Ca a commencé tranquillement par là, puis, au lycée, j’ai découvert Gojira, Trepalium.. Et je suis tombé amoureux de Dream Theater. Metal Prog’ à fond. C’est ma madeleine de Proust. Je pense que j’ai la veine un peu plus moderne du groupe
Ba : Ouais, on a tous nos petites influences. Pour moi le Metal, c’est venu plus par les vieux groupes de Heavy, de Hard, proto-Metal sur les bords. Comme Black Sabbath, Deep Purple. J’ai pas trop écouté tout ce qui est Linkin Park, etc. . Toute cette vague de groupes de fin 90. Je suis vraiment resté de le Classic Rock/Blues pendant longtemps. Et à la FAC, j’ai commencé à m’ouvrir un peu plus. J’suis tombé aussi dans Gojira, Trepalium… beaucoup de Doom à la Electric Wizard. Aujourd’hui, c’est plus éclectique. Tant que ça me parle. Ça peut aller à du Oranssi Pazuzu, du Imperial Triumphant à des trucs plus soft. Mais ce qui influence vraiment Necro, ça reste cette base de Hard Rock, de Heavy et de Prog. Par exemple, le groupe en commun de chaque membre, que l’on a tous poncé, c’est Pink Floyd. Mais chacun amène sa petite pierre. Moi, par exemple, avant de rentrer dans Necromancers, j’étais pas trop dans le style de la voix, pareil pour la guitare, c’était pas du tout un style que je pratiquais. Donc c’était super intéressant. Donc voilà, on essaie de se nourrir des spécificités musicales de chacun.
Moi : Vous jouez un style assez difficile à définir, mais je trouve que ça vous a aidés à tirer votre épingle du jeu…
Ben : Ouais, tant mieux (Rires). Mais oui, j’imagine que si certains titres, certains albums ont eu le succès qu’ils ont eu, c’est que certaines personnes ont trouvé leur compte.
Moi : Un groupe avec qui vous aimeriez partager une affiche ?
Ba : Alors scène française, ça serait plus une histoire de copain (rires). Mais je t’avoue, je sais pas trop… Mais j’aimerais bien faire une date avec un grand nom comme Gojira. Uncle Acid, ça pourrait être très chouette aussi.
Moi : Je vous verrais bien avec Djiin
Ba : Ah bin, on les connaît bien ! On avait joué avec eux, avec mon autre groupe et l’autre groupe de Ben, et oui, c’est des amours. D’ailleurs eux aussi, ça décolle pas mal, ces derniers temps, c’est cool pour eux.
Ben : En groupe français je dirais Gojira, avec Carpenter Brut, avec Igorrr. En plateau occulte qui serait cool, y’a Greenlung, un groupe londonien. Après y’aurait aussi Electric Wizard.
Moi : Merci, messieurs, pour votre temps. Un p’tit mot pour finir ?
Ben : Vivement le Nord !