Coralie aux manettes : entrevue, mots et tempête – Introduction : laurent – Photographe : Aelig
Hellfest 2025.
Me voilà embarqué malgré moi dans un vortex stoner intergalactique par notre journaliste Coralie pour découvrir le groupe Monkey3.
Bon, entre nous, le stoner et moi, on n’est pas forcément en lune de miel… Mais là, j’avoue : j’ai pris une claque astrale.
On sort tout juste de leur entrevue (ci-dessous), et déjà je flotte encore quelque part entre la Grande Ourse et un ampli Orange. Leur mise en place technique ? Chirurgicale. Leur présence scénique ? Magnétique. Leur énergie ? Comme un éléphant sous acide qui danserait du Pink Floyd dans une cathédrale spatiale.
Ce n’est pas juste du stoner.
C’est une transe. Une montée sans descente. Une fresque sans pinceau.
Un voyage sensoriel qui t’arrache le cortex et le remplace par des frissons.
Pas de chant ? Pas besoin. Leur musique te raconte tout, mieux qu’un millier de mots : des galaxies oubliées, des volcans sous calmants, et peut-être même l’histoire d’un vieux chat cosmique en quête de sens.
J’écris rarement des intros à chaud comme ça, mais là, je devais le dire :
ne les ratez jamais. Fan de stoner ou pas, fan de musique ou juste fan de vivre des trucs, Monkey3 vous attrape et vous transperce de beauté.
Et franchement… j’appelle pas ça un concert. J’appelle ça une putain de révélation gravitationnelle.
Je vous laisse découvrir l’entrevue
Salut les Monkey3 ! Merci de prendre le temps avec le grand plongeon. Vous jouez dans quelques heures, comment vous vous sentez à l’approche du set ?
Boris (Monkey3) : On est motivé, content, en bonne compagnie. On est content d’être sur la Valley, c’est notre place, on se sent bien.
On va éviter les “d’où vient le nom du groupe” et partir directement dans l’espace… Ça vous va ? Vous êtes un groupe instrumental. Est-ce que ça vous arrive de crier dans votre tour bus juste pour compenser ?
Non pas spécialement, en général, je ne crie qu’en présence des forces de l’ordre… (rires)
Quand vous composez, est-ce que vous avez une trame, une image, une émotion en tête?
C’est un travail collectif, le point de départ est fortuit, on jamme, c’est un peu presque un heureux hasard. Par contre, une fois que le processus est lancé, cela peut définir des atmosphères qui vont commencer à nous parler, des images qui nous viennent. Par exemple, est-ce qu’on arrive à se sentir dans un lieu en écoutant … un désert, l’espace, un supermarché. A partir de là, cela nous permet de faire évoluer les compositions en ayant une idée spécifique en tête ou alors un son, une émotion mais bien souvent un lieu.
Sur scène, vous faites voyager les gens sans paroles. Quel serait le film parfait pour accompagner un live de Monkey3 ? (interdiction de dire 2001 l’Odyssée de l’Espace)
Matrix ! Pour information, le 12 et 13 décembre 2025, nous allons faire deux concerts très spéciaux au planétarium de Lucerne en Suisse ; l’histoire étant du big bang aux confins de l’univers et tout le visuel du planétarium sera un voyage à travers l’espace et le temps. Le concert commencera acoustique puis deviendra électrique Les billets seront en vente en septembre.
J’aimerais revenir sur un morceau qui a marqué bcp de vos fans, Icarus… Ce titre véhicule quelque chose de très mélancolique, presque tragique, qu’est-ce qu’il représente pour vous?
C’est le morceau d’intro de The 5th Sun, enregistré en 2013. Il a été composé vers la fin, après plusieurs mois. C’est probablement notre morceau le plus populaire. Il semblerait qu’il représente la porte d’entrée la plus simple pour accéder à notre univers. C’est un incontournable, on est presque obligé de le jouer à chaque concert, mais toujours avec plaisir. Il évolue encore aujourd’hui, et sur scène c’est vraiment un voyage.
Votre dernier album « Welcome to the machine » explore des sonorités plus froides et mécaniques, est-ce un tournant, une expérimentation ou un nouveau cap ?
Monkey3 : Une évolution, surtout. L’influence SF nous a poussé à explorer ce côté-là, rendre notre son plus digital, différent, plus moderne. C’est aussi le reflet de notre époque, de nos ressentis face à l’intelligence artificielle.
Si vous pouviez recruter une guest totalement improbable (vivant ou mort) pour un morceau, qui ce serait ?
On a déjà eu John Garcia en guest sur un morceau,Tony Jelencovich sur un autre. C’est toujours très enrichissant. On a hâte de jouer bientôt avec les membres de Monkeys on Mars.
Qu’est-ce que vous attendez du public ce soir? Est-ce que vous êtes du genre à vous nourrir de leur énergie ou vous restez dans une bulle?
On verra sur le moment. Mais en général, oui, on se nourrit de leur réaction. Et on leur renvoie de l’énergie. J’espère simplement que les gens auront du plaisir ce soir!
C’est l’heure des questions concernant Monkeys on Mars. Musicalement, vous fusionnez vos signatures ou chacun pose sa petite vague sur son vaisseau et après on fusionne? sons ?
Jimmy (Mars Red Sky) : On se connaît depuis longtemps, c’est venu naturellement. On s’installe sur scène dans leur dispositif sans gêner, et comme ils sont instrumentaux aussi, ça colle bien. C’est une vraie fusion, même si on garde chacun notre énergie.
Et vous composez à distance ou ensemble ?
Avec les outils d’aujourd’hui, on bosse à distance, mais là on est en train de mixer un EP qui sort en octobre. Sur scène, on aura un backline commun. On pourra jouer des morceaux de Mars Red Sky, de Monkey3, et des titres ensemble, des interventions des membres d’un groupe sur l’autre entité.
Vous avez un morceau-hymne qui vous représente à 100 % ?
Peut-être l’hymne de la Coupe des Champions… (rires). Non, sérieusement, difficile à dire. Mais les 25 minutes qu’on joue ensemble, c’est représentatif.
Dans votre composition ensemble, vous vous êtes imposés des limites ou vous êtes partis en totale liberté sonore ?
Jimmy : On a essayé de rester sur nos territoires au départ, pour ne pas se perdre. On est resté sur nos zones de confort car le fait de fusionner peut être compliqué et cela s’est bien mélangé. On l’avait déjà fait une fois sur un morceau il y a très longtemps avec un groupe instrumental, Year of no light, c’est un vrai plaisir !
Boris : De notre côté, on a dû s’adapter, sortir de notre zone de confort pour laisser de la place au chant, écouter et apprécier des ajouts auxquels nous n’aurions pas pensé. C’est un vrai mélange d’inspirations, une addition de forces et de compétences.
Si vous deviez jouer sur une scène imaginaire… ce serait dans un volcan, sous une aurore boréale, sur la Lune ou devant 3 aliens avec un fumeur de clopes?
On a déjà tout fait… (rires). Sinon, la Mainstage du Hellfest l’an prochain, à minuit ! Ou alors, dans une navette spatiale qui va vers Mars, mais sans Elon Musk… (rires).
Merci pour le trip intersidéral ! Un dernier mot aux festivaliers du Hellfest qui vont vous découvrir ? (ou planer devant vous)
Boris : Merci.
Jimmy : Complètement, merci à eux ! Parce que moi je serai devant le concert !