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Interview Greg et Mélodie (Orpheum Black)

 Le quintet orléanais Orpheaum Black est de retour avec un second album ! Ayant adoré le premier, il me fallait écouter ça !

 Outer Space est donc sorti le 5 Mai dernier. Totalement auto-produit, et ça, c’est champion ! J’avoue avoir été assez méfiant vis-à-vis de ce nouvel opus, du fait que deux nouveaux membres sont arrivés. A savoir Alexis (Batterie) et Nathan (Basse). Oui, je n’apprécie pas trop le changement…. C’est pour ça que je reste avec ma femme depuis tout ce temps… Mais mes craintes se sont rapidement dissipées. En effet, cet ouvrage est encore meilleur que Sequel(s), son prédécesseur.

Petit point qui me semble important avant de commencer à vous narrer mon expérience musicale : Je vous recommande souvent d’utiliser un casque pour chaque nouvelle écoute, mais je le recommande encore plus. Les influences et les ambiances sont tellement variées dans ce CD que le simple de l’avoir écouté m’a transporté dans un sacré voyage. 

Le style d‘Orpheum est assez difficile à définir. On peut parler d’une sorte de musique Alternative. Mais, je trouve que le style qui leur conviendrait le mieux, ça serait le Movie Metal. Ouais, c’est nouveau, ça vient de sortir ! Honnêtement, dès la première écoute, il m’a suffit de fermer les yeux, et j’avais l’impression d’entendre une BO de film. J’adore ce genre de son qui te transporte dans un autre monde. Et ceux, à chaque récidive d’écoute. Vous ne me croyez pas ? Alors, allez écouter les 3 singles que la bande nous a offert avant la sortie officielle. A savoir, dans cet ordre, « My Tribe », « Heartbeat » et « Deep Blue ». Rien qu’avec ces trois-là, vous avez une idée de où les musiciens vous emmènent. Et pas qu’avec les singles. Dès la première track, « Innerworld », si vous êtes assez réceptifs, y’a moyen que vous plongiez tête la première dans l’aventure proposé. Celle-ci a, d’ailleurs, un côté Stoner avec une basse bien présente, qui n’a pas manqué de me déplaire. Mais la basse est globalement bien présente et rajoute un p’tit truc supplémentaire à entièreté de l’ouvrage. 

Mais les autres zikos’ ne sont pas en reste. Le duo de voix féminin/masculin de Greg et de Mélodie est d’une efficacité, doublé d’un côté relaxant des plus efficaces. J’ai d’ailleurs eu du mal à me décider quel était mon morceau préféré. Puis, après de nombreuses écoutes… Bin j’ai encore du mal … Question goût personnel, je pencherais pour « My Tribe ». Mais, car y’a un mais, le morceau « Heartbeat m’a filé la chair de poule à quasi chaque écoute. Mais c’est pour raison personnelle, donc je peux comprendre que tout le monde ne ressente pas les mêmes sensations lors de leurs écoutes. Plus je me faisais l’album, et plus je me posais des questions concernant l’écriture, la réalisation de ce dernier. Et bien, autant aller demander à la source !

INTERVIEW:

Moi : Ok, on est avec Orpheum Black. Première question, et pour moi c’est la plus importante : Comment vous allez ?

Orpheum Black : Ca va. C’est le début du marathon mais ça va. Excités de la sortie de l’album, c’est assez intense ces premiers jours.

M : Vous avez commencé les concerts avant la sortie de l’album, il me semble…

OB : Oui, on a joué au Printemps de Bourges, puis on a fait Saintes, et la release Party à domicile.

M : Du stress concernant la sortie ?

OB : Non, pas trop, on est plutôt excités. C’est un projet qu’on avait déjà depuis un petit moment, et il va enfin prendre vie. C’est super intense. On arrive au bout d’un cycle donc c’est très stimulant.

M : Vous êtes sur cet album depuis combien de temps ?

OB : On a commencé l’écriture en même temps que celle du premier album, donc fin 2021. Mais en l’occurrence, le premier album était déjà bouclé fin 2020. Donc on avait déjà commencé à travailler sur le deuxième. Y’a des morceaux qui ont déjà deux ans.

M : C’est le COVID qui vous a fait plancher sur l’album ?

OB : Alors en fait, c’était quelque chose qui a été fait à retardement. Le premier, en vrai, était prêt avant le COVID. On a fini de le composer pendant et notre entourage nous a conseillé de le sortir après cette période. Mais bon, à l’époque, on ne savait pas quand ça allait se produire. Du coup, on a travaillé sur les clips, la préparation, le Storytelling, ce qui fait un peu l’ADN du groupe depuis ses débuts. Mais on avait déjà des compos qui étaient prêtes pour le deuxième album alors que le premier n’était même pas encore sorti. On a pris un train d’avance, mais à terme, ça changera, car on est de nouveau en flux tendu, donc on aura peut-être plus le luxe de sortir un album par an. Celui là est plus teinté de la tournée qu’on a fait en 2022, et c’est ce qui marque la différence avec le premier vu qu’on a pu rencontrer des gens, donc on ressent, je pense, le fait qu’on est plus ouvert vers le public, et qu’on avait envie d’aller vers les autres. Notre manière de faire a fortement été influencé par ça

M : C’est vrai que, personnellement, les paroles étaient plus optimistes que le précédent. Y’a qu’à voir la phrase « I see myself in you » dans « The One »

OB : Bien joué ! En fait, le premier album, c’était des questions un peu universelle, mais des questions assez introspectives, sur la solitude aussi… Et c’est vrai que ce deuxième, on questionne encore, toujours introspective, car ce sont des questions sur soi-même, mais y’a ce côté connexion, par exemple quel est sa propre place au sein des autres. C’est un peu la pierre angulaire de cet album. C’est porteur d’espoir et beaucoup plus lumineux.

M : Tu dis porteur d’espoir. C’est marrant, car la chanson « Heartbeat » m’as fait pensé au coeur d’un nourrisson sur le point de naître…

OB : C’est beau ça ! J’aime beaucoup les retours, les métaphores qu’on peut avoir. On nous a dit aussi y’a pas longtemps, que c’était comme une éclipse. J’ai aussi trouvé ça joli, comme image. C’est vrai que c’est un morceau qui parle de la vie, mais plus largement, qui parle de l’amour de manière générale. Cette dualité qui mêle la violence et l’amour, ça matche. Étant devenue jeune papa, c’est à la fois violent et magistral…

M : C’est un ressenti personnel, mais j’ai compris ce morceau de cette manière, car moi et ma femme essayons d’avoir un bébé…

OB : Et ça c’est magnifique, tu vois ! Ça nous fait vraiment du bien d’entendre un truc comme ça. Parce que tu as projeté une histoire personnelle sur un texte, qui n’est pas abstrait, mais on a forcément un prisme par lequel on insuffle des émotions. Mais on essaie de se laisser libre court, de laisser le champ libre à qui entendra ce qu’il a envie d’entendre. Et c’est vrai que du fait que ce morceau parle que l’on est prêt à tout, voire à donner sa vie, pour sauver l’autre. Ca me rappelle un morceau de notre premier album, « Last Legacy », qui était certes différent, mais qui avait la même thématique. C’est le don de soi, qui est des fois poussé à l’extrême. Et dans ce morceau c’est quasi l’inverse : « J’ai pas le choix pour avancer que de prendre ton coeur ». Mais on peut le voir des deux côtés.

M : Tant qu’à rester sur « Heartbeat », vous l’avez sortis en single ainsi que « My Tribe ». Vous en avez fait une sorte de court métrage

OB : Disons que c’est plutôt un « Behind the scene ». L’idée, c’était de compiler toutes les images de la tournée. On avait envie de créer une césure. C’était important pour nous de mettre en avant l’Humain, le Musicien avant tout le storytelling que l’on fait d’habitude. Mais ouais, y’a beaucoup d’images, mais beaucoup de vérités. Y’a pas de scénarios.

M : J’ai l’impression que l’album est divisé en deux parties. Les 4 premières, je les trouves plus posés, alors que les quatre dernière me font énormément penser à une BO de film

OB : C’est vrai que les musiques plus progressives, un peu à tiroir, on les a mis à la fin, mais ça n’était pas du tout un parti pris. La tracklist s’est faite assez naturellement. On avait en tout cas envie de commencer avec « Inner Wolrd », car c’est un morceau qui est à part, et pareil pour « Dreammaker » qui clôture. Après, c’est vrai qu’il y a une évolution dans l’ambiance, mais comme toute BO, j’ai envie de dire.

M : Revenons à vos concerts. Avec qui avait vous jouez ?

OB : Alors, à Saintes, on était tout seul, mais parce que c’était un gros set. La release party, c’était avec Jeckyll Wood. C’est un artiste solo, plutôt dans l’Electro Rock. Et après, ça sera surtout des festivals, donc les progs seront très éclectiques. Y’aura notamment Les Fatals Picards, au Motocultor y’aura Landmvrks

M : Vous êtes 5 dans le groupe, donc je pense que vous n’avez pas tous le même univers musical …

OB : Non, mais c’est qui fait notre groupe. On se rejoint quand même après. On a quand même des trucs qui nous lient. Par exemple, Romain, le guitariste, sera surtout sur tout ce qui est Devin Towsend, Steven Wilson… Greg sera surtout sur des choses plus chantantes, et moi, j’suis capable d’écouter de la Pop, du Rap et des fois ça sera des trucs beaucoup plus acoustiques, tout ce qui est piano-voix, des BO. Nathan, lui, il écoute beaucoup de classiques. Et c’est ça qui est intéressant. On ne se renferme pas.

M : Je me prends moi même comme exemple : Je suis un énorme fan de Thrash et de Death, derrière ça, je suis chanteur dans un groupe de Stoner, j’écoute beaucoup de Classique aussi

OB : Voilà, c’est ça qu’il faut faire. C’est important, pour les gens qui écoutent notre style de montrer que l’on sait rester ouvert

M : Je trouve qu’il y a plus de piano dans cet opus que dans le précédent, et ça rajoute un côté « Epico-dramatique »

OB : En fait les claviers ont un peu plus leur place. Et moi, perso, j’avais envie de ramener plus de parties de clavier. J’ai pris plus de plaisir aussi car on eu plus de temps pour peaufiner cet album, pour bosser sur les claviers et on a fait de la place. C’était important, on ne voulait pas cet effet mur de guitare. Sur cet album, c’était de se dire de ne pas faire deux fois la même chose. Sur le premier EP, et le premier album, le clavier venait plus soutenir. Là, on voulait vraiment des gimmicks instrumentaux. C’était intéressant d’amener des contre champs de piano, et c’est quelque chose que l’on beaucoup plus exploités là. On a essayé d’axer sur la mélodie, et effectivement, le synthé, c’est une machine à mélodie

M : Un autre truc qui m’as fait tiquer, c’est que sur « Dreammaker », tu parle en français

OB : Ouais, ça surprend, hein ? En fait, cet album étant la suite du premier, la suite et fin, on voulait faire un plot twist de film, de laisser la place au narrateur, à la première personne, mais aussi comme musicien, comme pour clôturer un livre. On trouvait ça vraiment chouette, et en l’occurrence, ce sont des lignes qui viennent d’un poème préféré de Mandela, qu’on retrouve d’ailleurs dans le film Invictus, et on trouvait que ça faisait assez écho à l’album. Greg avait envie qu’on mette du français à un moment. Après on ne va pas se mentir, le chant en français, Greg trouve que c’est extrêmement dur de faire sonner les mots entre eux. C’est super, les artistes qui arrivent à faire de jolis chants en français. On a une langue qui est très gutturale et quoi de mieux, en fait, que d’avoir un point poème, d’utiliser les mots qui ne sont pas les nôtres, mais de les intégrer à nos compositions. Ça coïncidence bien. On avait éventuellement la possibilité de le faire en anglais. Ce poème vient de William Ernest Hendley, et ce poème s’appelle Invictus

M : Pour finir, y’a t’il un groupe avec qui vous aimeriez partager une affiche ?

OB : Oulà, bonne question. Greg est un gros fan de Deftones, mais c’est très difficilement atteignable pour notre groupe. Mais niveau groupe français, l’idée serait de faire un feat derrière sur scène. Y’a tellement de groupes, en fait, qui ont des propositions fantastiques… Y’en a trop qui me viennent là…Le premier qui me vient, c’est Klone, qui ont un Storytelling qui est super. Dans un sens un peu plus Pop-Rock, ça serait Highfen Highfen (PS : Je connais pas du tout, et je n’ai aucune idée de comment ça s’écrit). Je pense à Hypno5e aussi qui sont très dans le cinéma aussi.

M : Je ne sais pas si vous connaissez un groupe de Vannes nommé Third Meridian

OB : Ah non

M : En fait, c’est exactement ce que j’appelle du Movie Metal : C’est un groupe sans chanteur, et lorsqu’ils jouent sur scène, il y a un court métrage sans paroles qui se joue en arrière-plan

OB : C’est vrai qu’il y a de plus en plus de groupe qui font ça. C’était vraiment dans l’Electro avant. Je me souviens qu’il y a une quinzaine d’années, c’était Chinese Man

M : Merci énormément pour votre temps

OB : Merci à toi ! On se voit au Motoc’ !