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Interview Karras (Hellfest 2022)

 « Ta mère suce des bites en Enfer ! ». Vous devez certainement connaître cette célèbre réplique d’un des plus grands films d’horreur de tous les temps, L’exorciste. C’est autour de ce film que le groupe Karras s’est formé. Collaboration entre Diego Janson (Demosys, Sickbag) à la basse/chant, Yann (Mass Hysteriaà la guitare et Étienne (Freitot, Deliverance, AQme) à la batterie, le groupe est un de mes coups de cœur de cette édition. 

Officiellement programmé aux deux éditions annulées du Hellfest, le trio a finalement foulé les planches de l’Altar lors du premier samedi. À savoir que les zikos avaient également participé à l’édition 2021 du Hellfest from Home. Très bon, d’ailleurs. Mais c’était qu’un petit live de 15 minutes. Mais rien qu’au travers d’un écran j’ai adoré. C’est donc tout naturellement que j’allais commencer ma journée par ce concert. J’ai eu la chance, du fait que je sois arrivé en avance, d’être dans les premières lignes. Et j’en ai pris littéralement plein la gueule ! Un son bien lourd avec une voix bien percutante, une batterie avec des rythmes effrénés…Parfait pour le réveil. Ouais car les gars passaient à 10h30. Et y’avait quand même pas mal de monde. 

Sauf erreur de ma part, je crois que la bande a joué l’entièreté de son premier album…En même temps ils en ont qu’un.. Mais un très bon ! J’ai sauté dessus quand je l’ai vu dispo à la FNAC. Revenons au concert. J’ai passé un excellent concert, avec une bonne ambiance… Et probablement le seul que j’ai pu faire sans cette foutue canicule ! Concernant l’ambiance, je ne parle pas d’une ambiance joyeuse, mais d’une ambiance sombre, lourde, limite pesante. Mais c’est ce qu’il faut pour un groupe de la trempe de Karras. J’veux même pas penser à ce que donnerait leur son avec des paroles positives. Pour ceux qui n’aurait toujours pas pigé que ça parle de démonisme, maintenant c’est fait. 

J’ai vraiment hâte de suivre l’évolution du Power Trio, tant j’ai aimé No more Heretics. Et le live au Hellfest n’a fait que confirmé mon attrait pour le projet. Étant un fan de Metal bien bourrin et de classique de l’horreur, Karras ne pouvait que me plaire. J’ai d’ailleurs eu la chance de rencontrer Yann et Diego l’après-midi même pour une interview bien sympathique.

INTERVIEW

Moi: Ok, alors on est avec Karras. Première question, les gars, et pour moi c’est la plus importante: Comment vous allez ?

Karras: Ça va super bien, on a joué ce matin, le premier créneau. On était content d’être au rendez-vous. On a bien joué, je pense, c’était cool.

M: Ça a dû vous faire bizarre. Deux ans sans fest et puis d’un coup vous jouez au Hellfest, qui est quand même le plus grand festival de France.

K: Ouais, en plus il y avait du monde. Au niveau événement Metal, y’a pas mieux. On s’est rodé un petit peu, on a fait quelques dates. On a tourné pour Hangman’s Chair, quelques petites dates comme ça. C’est des bons exercices. Ça fait du bien de retrouver du monde.

M: Karras, c’est en référence à l’Exorciste. Pour vous c’est un film culte ?

K: C’est un de nos films préférés, ouais. Le premier, autant je l’ai adoré et autant il m’a traumatisé quand j’étais gamin. Film d’horreur des années 60 où y’a un vrai scénario, pendant une heure, ça pose les personnages et les 20 dernières minutes tout se passe. Y’a une tension palpable. On sait pas où ça va au début. Le Huit clos dans la chambre avec les deux prêtres, c’est incroyable. À la sortie, d’ailleurs, les gens étaient choqués, ils avaient jamais vu ça de leurs vies. Et même maintenant quand je le revois, j’suis encore choqué.

M: À part L’exorciste, vous êtes fans de ce genre de cinéma?

K: Ouais, j’adore les films d’horreur des années 70/80. Les Stephen King, j’adore Children of the Corn, The Omen aussi. J’adore ces films parce qu’il y a un vrai scénario, ça discute, on décapite pas des têtes au bout de deux minutes. Tous les Poltergeist, les Amityville, les Omen,… C’est juste une façon de scénariser un film en fait. Y’a pas d’effets spéciaux. J’ai une fille de 21 ans, elle m’a demandé de voir des films d’horreur d’aujourd’hui, ça me fait pas grand chose. Mais à eux, quand tu leurs montres ces films là, ils comprennent pas. Y’a un truc aussi, je sais pas si t’as remarqué, mais dans ces films, t’as des BO qui sont considérées cultes. Si t’entends la musique, tu reconnais le film. Alors qu’aujourd’hui, un film moderne, tu reconnais pas. C’est encore plus vieux, mais les Hitchcock, c’est de la folie, quoi. Il bossait autant la musique que le film. Maintenant c’est plus de l’industrie.

M: Vous avez actuellement un seul album, No more Heretics. Vous en avez un autre de prévu ou est-ce que c’est un One-shot ? Vu que vous avez tous d’autres projets musicaux.

K: En fait, on a profité du confinement pour composer et masteriser l’album. Maintenant faut qu’on voit les labels, sur quel format on peut sortir. Mais là en tout cas il est prêt. Il est dans la boîte.

M: Question pour Yann: tu fais aussi partie de Mass Hysteria, et Étienne faisait partie de AQme. Y’a un sacré fossé entre les groupes

K: Ouais, en fait faut savoir qu’avant d’intégrer Mass Hysteria, j’étais dans un groupe de Death Metal. Donc Karras, c’est mes racines. J’ai toujours écouté ça, avant d’entrer dans Mass, c’est eux qui m’ont amené à tout ça parce que j’étais vraiment dans un truc de Death. À l’époque j’aimais pas Panteraj’aimais que le Death, j’écoutais que ça. Et avec Mass je me suis vraiment ouvert et là, Diego m’as proposé le projet, je me suis dit que ça me causait parce que ça me fait penser à Terrorrizer à l’époque. J’ai dit oui, sans problème.

M: Comment le projet est né ?

K: Quand on a commencé Karras, moi, je connaissais pas Étienne. On avait un pote en commun qui voulait faire un groupe de Death, et qui me l’a proposait. On s’est retrouvé au local tous les deux avec ce chanteur. J’avais quelques riffs et on a matché tout de suite. Et ce gars nous a lâchés. Mais nous on a continué. On a fait l’album en un mois. Étienne est producteur du coup on a tout fait à la maison. Et un pote bassiste nous a dépanné. C’est à ce moment là, que je me suis dit que j’allais essayer le chant. Mais guitare/chant, j’y arrivais pas. Parce que j’étais guitariste de base. Je voulais qu’on reste un trio. Du coup, je me suis mis à la basse, et pour la guitare on a demandé à Yann. On se connaît depuis longtemps, et on a toujours eu envie de faire un truc ensemble.
M: Vous restez sur site tout le long ?
K: Ouais
M: Vous pensez quoi de l’affiche de cette année ?
K: Elle est monumentale ! C’est fou, c’est le plus gros line-up du monde.
M: C’est quoi les groupes que vous voulez vraiment pas rater ?
K: Oula, y’en a plein. Juste avant j’ai fait Knocked Loose, j’adore ce groupe, Nine Inch Nails, Metallica,… Killing Joke aussi.
M: Un p’tit mot pour le Hellfest ?
K: Bravo ! Tout simplement.