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Motocultor 2019, jour 2

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Saint-Nolff, vendredi 16 août 2019

Ma journée débute merveilleusement avec Death Angel ! Venus présenter leur dernier album « Humanicide », les californiens ont littéralement retourné le public. Une énergie, une puissance qui prend aux tripes. Impossible de ne pas être conquis, en témoigne la tente blindée. Un set varié et un jeu aussi précis qu’un tir de sniper entre les yeux d’une mouche. Comme j’aime beaucoup les montagnes russes, je me dirige vers la Massey Ferguscene pour une ambiance qui s’avèrera radicalement différente mais d’une qualité tout aussi remarquable.

Ange entre alors en scène. Les légendes du rock progressif français ont brassé un public très varié, intergénérationnel.

  1. J’ai eu la chance d’assister au spectacle depuis le côté de la scène. Un univers incroyable, des paroles envoutantes et une musique à la fois très mélodique mais aux accents savants que seul ce style peut recéler. On sent la ferveur grandir au sein du groupe au fur et à mesure que le show avance, la magie prend des deux côtés. Le public reprend les classiques en choeur, les interventions de Hassan Hajdi à la guitare sont parfois courtes mais d’une dextérité qui ne font pas mentir la réputation du guitariste. Les morceaux tirés de leur dernier album ne sont pas en reste et nous sommes transportés dans une schizophrénie d’ambiances, tantôt très aériennes, tantôt très énergiques. La recette fonctionne, on en redemande… Bien sûr, ce concert est passé beaucoup trop vite, je redescend sur terre et me dirige vers Soilwork.

La claque…Encore… Soilwork est un monstre du metal mondial, efficace et qui met toujours tout le monde d’accord. Seul bémol, le son est vraiment trop trop fort pour mes frêles oreilles et je décide d’ajourner ma présence après seulement les premiers titres du set (mais dieu que c’était bon!)

Attention. Hypocrisy, LE groupe que j’attend sur cette journée arrive avec son Big Boss, son Génie, son Patron, j’ai nommé monsieur Peter Tägtgren. Etant fan du groupe, mais également de ses productions ou autres projets passés, présents et avenir (Pain notamment), je m’installe bien confortablement afin de recevoir le joyau de cette journée.
Je ne suis pas déçue, tout y est, talent, dextérité, son, les grands titres du groupe sont interprétés de manière magistrale, même les lumières sont incroyables. Le public est un public de connaisseurs, tous fans de la première heure et est très attentif au black death metal que les suédois délivrent avec talent.
Je ne taris pas d’éloges, certes, mais c’est réellement un grand moment qui se passe sous le chapiteau de la Dave Mustage. Seul point négatif, s’il faut en trouver un : la durée, toujours trop court ! Mais peu importe, le show est impeccable et servi par Peter, Mikael Hedlund et Horgh derrière les fûts.
On ne saurait s’en lasser. Je repars avec la ferme intention de me repasser tous les albums du groupe dans la voiture pour le voyage retour, en regrettant ne n’habiter qu’à une heure et demie du festival.

Vient l’heure de NOFX. Annoncé comme un des groupes phares (nous sommes en Bretagne) du festival, Fat Mike et sa bande débarquent sur scène avec leur punk californien, ou punk à roulette comme on dit souvent.
Avec des costumes incroyables (Mike porte une robe à la Edith Piaf… ), ils occupent la scène et communiquent autant entre eux qu’avec le public très… très nombreux sous le chapiteau abritant la Dave Mustage. Est ce l’effet de la 8.6 punk à chien que les fans ont eu le temps d’ingurgiter ? Ou bien la perte totale de l’esprit punk ? Toujours est-il que les passages reggae s’enchainent en milieu de set et semblent tout à fait convenir aux gens. Pour ma part, je préfère les sets énervés de groupes comme The Exploited ou Peter And The Test Tube Babies, voire même (pour rester dans le punk américain) Green Day. Pas d’autre groupe programmé en face pour prétexter une fuite, je reste donc à subir ce show grand guignolesque qui, sans être désagréable, ne me donne rien de ce que j’attend du style.
Vivement les Ramoneurs de Menhirs qui devraient me réconcilier avec le genre. Avant cela, je me dirige vers la Supositor stage.

Le concert de Watain démarre avec plus de vingt minutes de retard. En cause : la pluie, qui a engendré une coupure de courant. C’est sous une pluie battante et après plusieurs réglages de son que le groupe commence son show. Ayant pour habitude de voir les suédois, que ce soit en salle (comme pour l’ouverture de l’immense tournée de Mayhem) ou en festival (l’année dernière au Hellfest), je m’attends à revivre encore une fois une belle expérience de black metal, musicale, visuelle, spirituelle. Le décor s’y prête. La scène est bordée par la forêt, et la nuit englobe le public.
Malheureusement, le son ne sera pas du tout au rendez vous. Les rafales de vents envoient les sons tantôt trop à droite, tantôt trop à gauche, une caisse claire qui pique, des guitares sous mixées et un chant beaucoup trop présent viendront gâcher la messe noire, d’habitude si maitrisée.
Encore une fois, les musiciens ne s’économisent pas, mais je ne retiendrai pas le concert de ce soir comme référence de ce que cet excellent groupe peut nous offrir. 

Je ne reste pas, direction les Ramoneurs de menhirs.
Impatiente. Voilà le sentiment qui m’anime après un NOFX décevant (là encore c’est mon intime impression) et un Watain sous le déluge évoqué plus tôt. Vous devinez aisément ce que j’attends de Loran, Eric, Richard, Maurice et Gwenael. Cinquante-huit toutes petites minutes (soit, pour les Ramoneurs, un tiers du temps moyen de concert) au cours desquelles ils vont délivrer un spectacle incroyablement énergique devant un public déchaîné. C’est du concentré de nectar d’huile essentielle de musique électrique et traditionnelle. Un shoot de ramoneur directement injecté dans les tympans, le tout dans un esprit fraternel et un Loran très loquace, qui rappelle que les agents de sécurité sont surtout « les gardiens de la fête ». Cet esprit tribal, familial même, où tout le monde s’unit pour une même cause empreinte de liberté et d’humanisme, plane sous le chapiteau. Plusieurs de mes amis y ont froissé quelques côtes, et ces contusions là sont honorables !
Quel beau moment, mais j’arrête là, car si vous les avez déjà vus en concert, vous conviendrez qu’un spectacle des Ramoneurs de Menhirs ne se raconte pas autant qu’il ne se vit. A revoir, encore et encore !

Ma soirée se terminera aussi bien qu’elle a commencé avec Turbonegro. Face à nous se tient le chanteur qui a vraisemblablement hérité de la garde-robe outrancière de Freddy Mercury en la mettant à la sauce red neck, bien que le groupe soit d’origine norvégienne.
Doté d’un charisme chatoyant, d’une voix vraiment juste et rock n roll, nous voici devant un drôle de moustachu en short qui embarque tout le public avec lui au fur et à mesure du concert.
Le groupe est jovial sur scène et toute la musique s’en ressent, c’est un véritable festin de tubes du groupe qui nous est offert. Le set se déroule très vite et m’étant laissée emportée également, c’est ce sentiment de trop peu qui l’emporte à la fin. Frustrée mais heureuse d’avoir pu voir ce groupe qui clôture cette seconde journée de festival, haute en bonnes surprises, malgré une météo diluvienne, la pluie allant crescendo au fur et à mesure de la soirée. Impossible néanmoins de déterminer si c’est la sueur ou la pluie qui nous a tous autant trempé.